Selon l'Agence européenne pour la santé et la sécurité au travail, le stress est ressenti lorsqu'un déséquilibre est perçu entre ce qui est exigé de la personne et les ressources dont elle dispose pour répondre à ces exigences. Le Syndrome Général d'Adaptation regroupe l'ensemble des réactions physiques et physiologiques aux agents stresseurs et se déroule en 3 phases :
- une phase d'alarme : après avoir reconnu l'agression et passé un moment de stupeur, l'organisme se prépare soit à fuir, soit à combattre
- une phase de résistance : l'organisme s'adapte à l'agent stressant et il se focalise sur la réaction à l'évènement (augmentation de la concentration et des performances, diminution de la douleur)
- une phase d'épuisement : si les agents stresseurs demeurent, les résistances de l'organisme (qui a ses limites) diminuent et entrainent des conséquences physiques et psychiques (réduction des performances et de la concentration, apparition du surmenage, de l'indécision, de l'irascibilité, de l'anxiété, de confusion mentale, de fatigue intense).
La perception du stress est liée à nos perceptions et à nos valeurs. Il augmente quand nous ne trouvons pas de sens à ce qui nous arrive et nous fait ainsi oublier nos priorités. Le meilleur moyen de s'en prémunir est de prendre du recul pour pouvoir prendre conscience de ce qui est véritablement important pour nous, de se dégager de certaines obligations, d'exprimer nos émotions au lieu de les refouler (sinon,tôt ou tard, elle réapparaîtront de façon inopinée et inadaptée) et de changer si possible nos attitudes. Un accompagnement peut alors se justifier car il est difficile de conscientiser certaines choses sans un regard extérieur.
Chacun à sa façon de vivre le burn-out selon son histoire personnelle, son identité, ses injonctions inconscientes. La dépersonnalition ou le cynisme ne sont pas obligatoires pour se sentir en souffrance sur le plan professionnel, des symptômes anxio-dépressifs peuvent très bien apparaître sans ce paramètre-là.
Oui, une phase entraîne l'autre. La personne est prise dans une spirale dont il est difficile de sortir sans du recul et des prises de conscience. Il s'agit d'une fuite en avant où la seule solution apparente, mais inefficace, est de faire encore plus de la même chose. Mais les stratégies autrefois efficaces sont devenues obsolètes et la personne va s'épuiser à maintenir ses comportements alors que c'est une véritable mutation qu'il faut opérer. Ici, un accompagnement s'impose.
Le coping (en anglais to cope with : faire face à) est le développement de stratégies d'adaptation au stress. Le coping actif peut inciter à :
- diminuer la réaction du stress grâce à une activité relaxante
- contrôler la situation stressante par la recherche de solutions, de soutien, d'informations
Le coping passif se traduit par la fuite, le déni, la résignation ou des conduites addictives.
Non, les mères de famille peuvent en être victime.
L'épuisement maternel peut toucher toutes les mères, qu'elles travaillent ou pas. Les symptômes sont similaires à ceux du burn-out professionnel avec d'abord un épuisement émotionnel où la mère se sent vidée de ses ressources, une indifférence vis-à-vis des enfants qui s'installe et un effondrement de son idéal de la maternité avec des passages à l'acte possibles. Le sujet est tabou, mais les témoignages se multiplient actuellement.
Le manque de sommeil chronique, le manque de soutien, l'isolement, la précarité sont des facteurs favorisants de même que la présence d'enfants multiples ou d'âge rapproché.
Le salarié peut avoir recours à l'arrêt de travail quand il est épuisé contrairement aux mères de famille pour lesquelles il est beaucoup plus compliqué de se mettre totalement en retrait. Il est impératif qu'elles se fassent accompagner.
Malheureusement, oui. La conscience, la connaissance, le respect de soi et la vigilance restent la meilleure des préventions. Si des signes avant-coureurs apparaissent, il faut savoir les reconnaître et consulter de façon préventive. Une seule séance d'accompagnement peut permettre de rétablir l'équilibre.
Oui, mais soyons clairs : le harcèlement moral ne correspond jamais à des comportements ponctuels comme par exemple un manque de reconnaissance, une réflexion sur la qualité d'un travail, un changement dans les attributions des tâches ou un refus de dates de congés.
La volonté du harceleur est de détruire véritablement sa victime car il en tire une grande jouissance. Le niveau de stress du harcelé monte en flèche et il peut présenter ainsi tous les symptômes du burn-out.
Heinz Leyman, Docteur en psychologie du travail et professeur à l’Université de Stockholm, en 1993, définit le concept de mobbing : "Par mobbing, nous entendons une situation communicative qui menace d’infliger à l’individu de graves dommages, psychiques et physiques. Le mobbing est un processus de destruction, il est constitué d’agissements hostiles qui, pris isolément, pourraient sembler anodins, mais dont la répétition constante a des effets pernicieux. (..) Le concept de mobbing définit l’enchaînement sur une assez longue période, de propos et d’agissements hostiles, exprimés ou manifestés par une ou plusieurs personnes envers une tierce personne (la cible). Par extension, le terme s’applique aussi aux relations entre les agresseurs et leurs victimes. (..)"
Pour Marie-France Hirigoyen, psychiatre, psychanalyste, en 1998 : "Le harcèlement moral au travail se définit comme toute conduite abusive (gestes, paroles, comportement, attitude…) qui porte atteinte, par sa répétition ou sa systématisation, à la dignité ou à l’intégrité psychique ou physique d’une personne, mettant en péril l’emploi de celle-ci, dégradant le climat de travail"
Christophe Dejours, psychiatre, psychanalyste, professeur à la Chaire de Psychologie du travail au CNAM, évoque des "pathologies consécutives non seulement à un harcèlement ou à une persécution, mais à un contexte de solitude résultant d’une stratégie d’isolement par une technique de management visant la désagrégation de la solidarité et du collectif de travail."
Oui, les femmes sont plus exposées à l'épuisement professionnel que les hommes.
Parce qu'elles sont plus sollicités qu'eux sur le plan personnel (éducation des enfants, tâches ménagères, "double journée") et qu'elles sont plus sujettes aux troubles anxieux. Sans généraliser à outrance, comme elles sont plus naturellement versée dans l'introspection et l'expression de leurs émotions, elles ont aussi plus de facilités à récupérer qu'un homme, souvent moins à l'aise dans ces domaines-là.
Le bore-out est le fait de s'ennuyer sur son lieu de travail. Plus difficile à évoquer par le salarié par crainte d'être licencié, il provoquerait autant de stress que le burn-out. La personne est démotivée, ne trouve plus d'intérêt à faire ses tâches et souffre d'une insatisfaction sur le plan professionnel. Elle se sent frustrée de ne pas exploiter ses compétences et ses connaissances. Une mauvaise répartition des tâches peut en être à l'origine. la personne peut avoir honte de cette situation et faire semblant d'être très occupée. Son estime d'elle-même s'affaiblit tandis que son ennui et son épuisement s'accroissent.
Le présentéisme (burn-in) correspond à la présence du physique du salarié à son poste de travail sans réelle productivité. Il se présente sous 3 formes :
- la personne est malade mais se rend malgré tout à son travail car elle craint une accumulation des tâches ingérable due à son absence, d'être mal jugée par ses collègues ou sa hiérarchie ou de perdre son emploi
- la personne est présente mais absente par la pensée : elle n'est pas concentrée sur sa tâche parce qu'elle est préoccupée par des questions personnelles, elle manque d'engagement par rapport à l'entreprise, elle est dans une perte de sens
- la personne est présente de façon excessive parce qu'il est dans la culture de l'entreprise de rester tard, parce qu'elle est surinvestie et que sa frontière entre vie professionnelle et vie privée n'existe quasiment plus