"Mieux vaut prévenir que guérir" : agir dès les premiers signes
L'idéal est effectivement d'éviter la phase finale et dévastatrice du burn-out. Trois éléments doivent servir de signaux d'alarme :
- la fatigue persistante
- la résistance des symptômes physiques à tout traitement médicamenteux (troubles digestifs, lombalgies, céphalées, troubles dermatologiques, etc...)
- la perte de plaisir au travail
Prendre conscience de ces signaux d'alerte est une première étape. La deuxième consiste à s'interroger sur le contexte dans lequel ces alertes sont apparues et sur le message envoyé par leur soin à l'intention de la personne.
La prévention passe en premier lieu par une bonne hygiène de vie : une alimentation variée et équilibrée, un sommeil de qualité et une activité sportive régulière sont des bases solides incontournables.
Toujours sur un plan personnel, une vie affective harmonieuse et, si possible, le sens de l'humour restent un rempart contre les difficultés rencontrées au cours d'une journée de travail.
Mais ces facteurs ne sont pas suffisants : sur un plan professionnel, il faut savoir aussi gérer son temps. Pour certains, il est compliqué de planifier des tâches, d'évaluer le temps nécessaire à leur réalisation, de les hiérarchiser, de prévoir des dates butoirs réalistes et des créneaux pour les imprévus ou les urgences, etc...
La gestion du stress se révèle indispensable : selon Marilou Bruchon-Shweitzer, professeur de Psychologie (Bordeaux II), la façon de réagir à une situation stressante ne dépend ni de l'individu, ni de l'évènement, mais résulte d'un compromis entre les caractéristiques personnelles de l'individu, et celles de la situation. Arrêter d'avoir des attentes irréalistes vis-à-vis de soi-même et envers les autres, de chercher la reconnaissance à tout prix (ce qui incite à en faire plus que demandé et à rentrer dans une spirale infernale), accepter de se reposer sans culpabilité, s'autoévaluer en terme de limites, de capacités et de compétences : tout ceci passe par une connaissance, une conscience et un respect de soi-même qui permettent d'être au clair avec des injonctions qui n'appartiennent pas à la personne. Savoir identifier ses émotions et les prendre en compte, oser affronter un conflit, savoir déléguer, aimer ce que l'on fait, se rendre utile, penser à soi et se faire plaisir, se réjouir de ses succès, rechercher du soutien, partager ses doutes et ses craintes (éventuellement dans un groupe de paroles), s'enrichir intellectuellement, améliorer l'environnement professionnel sont aussi des paramètres à prendre en compte.
Enfin, toutes ces recommandations ne seront pas effectives sans la capacité à savoir dire "NON". La faculté de dire "NON" à l'autre permet de mieux dire "OUI" à soi.
En résumé, voici 12 mesures préventives à mettre en place dès les premiers symptômes:
- 1) Se connaître sur un plan identitaire.
- 2) Etre conscient de ses capacités, compétences, dons, talents et aussi de ses limites.
- 3) Savoir communiquer et exprimer ses émotions.
- 4) Veiller à renforcer son estime de soi, sa confiance en soi, son ancrage personnel.
- 5) Se détendre, prendre du plaisir à jouer ou à exercer toute forme de créativité lors des temps de repos.
- 6) Faire un travail thérapeutique pour mieux gérer les crises personnelles, prendre soin de sa santé physique et psychique.
- 7) Cultiver le lien avec ses proches.
- 8) Oser dire "non" pour mieux dire "oui" à soi, faire respecter ses limites, poser un cadre dans les relations personnelles et professionnelles.
- 9) Connaître sa conception du monde et améliorer ses connaissances théoriques ou philosophiques.
- 10) Savoir se situer et être en accord avec son rôle professionnel sur un plan social.
- 11) Contribuer à l'amélioration de la société par un engagement personnel, professionnel ou associatif.
- 12) Prendre du recul, savoir s'isoler quand c'est nécessaire pour mieux réfléchir au sens de son existence.