Qui est concerné par le burn-out dans l'entreprise ?

 

Bien sûr, en premier lieu, c'est le salarié épuisé qui est concerné, mais également tout son entourage professionnel : le supérieur hiérarchique (N+1), les collègues, la DRH, le CHSCT.

Le Code du Travail (articles L 4221, L 4222) prévoit une obligation de résultats et pas seulement de moyens en matière de protection et de santé des salariés. Il prévoit également que chaque salarié est responsable de sa santé et de celle de ses collègues. Autrement dit, la responsabilité est double : celle de l'employeur qui donne (par exemple) une surcharge de travail à son salarié, mais aussi celle du salarié qui ne veut pas ou ne sait pas poser de limites par rapport à cette surcharge de travail. Ce sont ainsi deux systèmes qui se crochètent et qui ont des répercussions néfastes et pour le salarié (voir la rubrique "symptomatologie du burn-out") et pour l'entreprise. Un salarié qui est en arrêt de travail pour cause de burn-out reste une contrainte difficile à résoudre :

  • combien de temps va-t-il rester arrêté ?
  • à qui et comment répartir la charge de travail en son absence ?
  • quelles sont les conséquences pour les collaborateurs qui récupèrent la charge de travail ? Davantage de stress pour eux avec un risque d'effet "domino" ?
  • quel sera le retard pour le ou les projets en cours ?
  • quelles sont les répercussions financières dues à cette absence ?
  • dans quelles conditions le salarié retrouvera-t-il son poste ? Faudra-t-il le réaménager ?
  • le salarié reprendra-t-il à plein temps ? En 4/5ème ? A mi-temps ? Reprendra-t-il ?
  • quelles seront les préconisations de la médecine du travail ?
  • si le salarié ne reprend pas son poste, combien coûtera son remplacement ? Sa formation ?

Cette liste de questions est loin d'être exhaustive. L'entreprise n'a aucun intérêt à ce que son salarié, souvent un des plus performants, se retrouve en burn-out. Pourtant, le déni existe de la part de certaines entreprises qui peuvent éventuellement se donner bonne conscience en prétextant que la malaise du salarié est du à des problèmes personnels et que toutes façons, elle a déjà informé ses collaborateurs sur la prévention des risques psycho-sociaux...Certes, la frontière entre la sphère privée et la sphère professionnelle est loin d'être étanche, mais la responsabilité de l'entreprise existe bel et bien que ce soit en terme d'organisation, de formation, de management, de reconnaissance, de qualité relationnelle (rédiger un mail avec des formules basiques de politesse ne coûte rien...), d'évaluation de la charge de travail ou de définition de fiches de poste ("Il n'y a pas de bon vent pour celui qui ne sait où il va." Sénèque).